Pesticides

Utilisez les cartes interactives pour voir la consommation de pesticides dans votre commune et son évolution récente. Consultez des initiatives de territoires qui réduisent leur consommation pour limiter les impacts sur la santé humaine, la biodiversité et la pollution des eaux.
À l’échelle nationale
5 min
Épandage de pesticides
En résumé
Les points à retenir
  • L’usage des pesticides en France est resté à peu près stable entre 2009 et 2022 alors que le plan Écophyto visait une division par deux de la consommation entre 2008 et 2018.
  • L’utilisation actuelle des pesticides a de lourdes conséquences sur notre santé, la biodiversité, notre souveraineté alimentaire et le coût de dépollution de l’eau.
  • Des solutions existent, basées sur l’agroécologie, que des collectivités et des agriculteurs mettent déjà en place partout en France. Pour qu’elles se généralisent, les décideurs politiques doivent mettre en place un cadre économique et réglementaire favorable.

De quoi parle-t-on ?

CHAPITRE 1
Les pesticides, également appelés produits phytosanitaires, sont des produits ayant un effet toxique sur les insectes et animaux qui se nourrissent des cultures (insecticides, molluscicides…), les
adventices 
 (herbicides), les champignons (fongicides) et d’autres parasites ou pathogènes.
Leur utilisation s'est généralisée en agriculture à partir des années 1950 et elle a contribué, en complément entre autres des engrais chimiques, à une augmentation importante des rendements agricoles.
Mais les niveaux de consommation actuels de ces produits posent de nombreux problèmes, notamment en termes de santé publique, de pollution et d'impacts délétères sur la biodiversité. Pour pallier cela, le gouvernement français a lancé en 2009 le plan Écophyto dont les versions successives visent à encadrer la réduction de notre consommation de pesticides.

Quelle est la consommation de pesticides aujourd'hui ?

CHAPITRE 2
La France consomme environ 70 000 tonnes 
[1]
 dont environ 40 000 tonnes sont classés dangereux pour la santé ou l'environnement 
[2]
. de pesticides par an, soit près de 1 kg par habitant.
Mais la consommation de ces substances est très variable d'une commune à l'autre comme le montre la carte suivante.
Carte de consommation de pesticides en France hexagonale
Zoomez pour voir la situation sur votre commune ou cliquer ici pour vous déplacer sur votre territoire.
Intensité d'usage de pesticides
0
2
4
6
8
10+
Interprétation : plus la couleur est foncée, plus le nombre moyen de traitements par hectare et par an est élevé.
Sources : Nombre de doses unités (NODU) (Territoires Fertiles, 2025) ; Surfaces agricoles utiles issues du Recensement Agricole (Agreste, 2020)
Les contrastes entre communes sont fonction principalement du type de production et dans une moindre mesure de la place laissée à l'agriculture biologique. Les régions de grandes cultures, de viticulture ou d’arboriculture sont les plus consommatrices de pesticides. En revanche, les territoires d’élevage herbager où dominent les prairies en utilisent peu. Le cahier des charges de l’agriculture biologique interdit le recours aux pesticides dits « de synthèse ».

Est-ce que la consommation de pesticides a diminué ces dernières années ?

CHAPITRE 3
À l'échelle de la France, l’usage des pesticides a baissé d'un peu moins de 10% entre 2017 et 2022 
[3]
. Mais la baisse observée n’a fait que compenser l’augmentation de consommation survenue entre 2010 et 2015, pour nous ramener au niveau de 2009. Loin, donc, des objectifs du 1er plan Écophyto qui prévoyait une division par deux de la consommation entre 2008 et 2018.
On constate tout de même une diminution importante de l’utilisation des pesticides les plus dangereux pour la santé humaine (classés CMR1).
De plus, comme illustré dans la carte suivante, cette tendance à la baisse masque des disparités importantes selon les territoires.
Carte d'évolution de la consommation de pesticides en France (2017 à 2022) en France hexagonale
Zoomez pour voir la situation sur votre commune ou cliquer ici pour vous déplacer sur votre territoire.
Évolution absolue de l'intensité d'usage de pesticides sur 5 ans
  • -1 ou moins
  • entre -1 et -0,25
  • entre -0,25 et +0,25
  • entre +0,25 et +1
  • +1 ou plus
N.B. : Cercles proportionnels à la surface agricole utile
Interprétation : une zone verte indique une tendance à la réduction du nombre moyen de traitement par hectare et par an entre 2017 et 2022. Plus le cercle est grand, plus la surface agricole est importante sur le territoire.
Sources : Intensité d'usage de pesticides (Territoires Fertiles, 2025)

Pourquoi devons-nous réduire notre consommation de pesticides ?

CHAPITRE 4
01

Pour protéger notre santé et celle des agriculteurs et agricultrices

Une expertise collective de l'INSERM a établi que les travailleurs agricoles exposés aux pesticides sont plus susceptibles de contracter des pathologies graves comme certains cancers ou la maladie de Parkinson 
[4]
.
02

Pour protéger la biodiversité, essentielle à la production agricole

Les insectes, oiseaux et autres espèces sauvages jouent un rôle fondamental pour l’agriculture. Ils assurent la pollinisation des plantes, empêchent la prolifération des espèces nuisibles et entretiennent la fertilité des sols. 70% des espèces végétales cultivées pour l’alimentation dépendent par exemple des insectes pollinisateurs.

03

Pour augmenter notre souveraineté alimentaire

Les pesticides sont très largement importés et une poignée d’entreprises se partagent l’essentiel du marché 
[5]
. La Chine par exemple a récemment acquis une place dominante et contrôle près de la moitié du marché mondial 
[6]
.
04

Pour garantir l'accès à l'eau potable à un coût raisonnable

Les résidus de pesticides contaminent les eaux et engendrent d'importants coûts de dépollution, voire la fermeture de certains captages d’eau potable 
[7]
.

Réduire la consommation de pesticides, c'est difficile ? Des territoires le font déjà !

CHAPITRE 5
Les collectivités locales peuvent mener des actions en faveur d’une agriculture moins dépendante aux pesticides. Voici quelques exemples de politiques territoriales qui s’inscrivent dans cette démarche.
Ils l'ont fait
Champ de trèfles
Lons-le-Saunier (39)

Améliorer la qualité de l'eau en soutenant l'agriculture biologique

Confrontée à des problèmes de qualité de son eau potable, la ville de Lons-le-Saunier a lancé dès les années 2000 une politique de soutien à l’agriculture biologique : rémunération pour encourager les changements de pratiques, structuration des débouchés pour les produits bio, acquisition de terres, etc.

Lire le retour d'expérience sur le site Territoires Bio
Chemin bordant un champ de légumineuses
Dijon Métropole (21)

Accompagner la transformation agricole et alimentaire d'un territoire

Ce territoire a lancé un programme ambitieux sur l’alimentation et l’agriculture durables. Parmi les objectifs poursuivis : l’accompagnement à la conversion en agriculture biologique, le développement de filières locales pour les légumineuses, la création d’une légumerie pour la restauration collective…

En savoir plus sur cette initiative
Champ ensoleillé avec des vaches
Le Havre Seine Métropole (76)

Accompagner le développement de l'agriculture biologique sur son territoire

La collectivité anime un projet territorial tourné vers le développement de l'agriculture biologique et des filières de proximité. L'évolution des pratiques est encouragée grâce à un accompagnement technique, un soutien financier direct et une structuration des débouchés.

Lire le retour d'expérience sur le site Territoires Bio

En savoir plus

CHAPITRE 6
Pour avoir plus d'informations au sujet des pesticides :
Réduire notre consommation de pesticides n'est qu'un enjeu parmi d'autres pour notre agriculture et notre alimentation. Pour comprendre ce qu'il en est sur votre territoire :
Méthodologie et données :
  • Les cartes présentées ici sont calculées à partir des achats de produits phytosanitaires par commune, qui sont déclarés dans la base de données BNVD.
  • Il existe plusieurs centaines de substances chimiques, qui s'utilisent à des concentrations très variables. Le tonnage total de produits vendus ne permet donc pas d'évaluer réellement l'impact des pesticides sur l'environnement. Pour pallier ce problème et permettre un suivi global, le plan Écophyto a introduit l'indicateur NODU qui est utilisé pour les cartes de cette page.
  • Pour plus de détails, voir la méthodologie détaillée.
D'autres démarches existent sur le sujet, par exemple :

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