Définition : qu’est-ce qu’un Projet Alimentaire Territorial (PAT) ?
Le label «Projet Alimentaire Territorial» (PAT) désigne une démarche stratégique et collaborative, pilotée au niveau local ou départemental, pour développer un système alimentaire durable. Reconnu au niveau national dans le cadre du Programme National pour l’Alimentation (PNA), il s’appuie sur les spécificités d’un territoire et la mobilisation des acteurs du secteur alimentaire (production, transformation, distribution) pour répondre à plusieurs enjeux.
Parmi les objectifs fréquemment poursuivis, on trouve la promotion des circuits courts, en facilitant la connexion entre les producteurs locaux et les consommateurs ; le soutien à l’installation de nouveaux agriculteurs, en agissant sur le foncier et l’accompagnement des porteurs de projets ; la réduction du gaspillage alimentaire, en sensibilisant les habitants et en optimisant les pratiques ; l’amélioration de l’accessibilité à une alimentation saine et de qualité, en luttant contre les inégalités alimentaires.
Les étapes de mise en place d’un Projet Alimentaire Territorial
On distingue les PAT en émergence, ou de niveau 1, et les PAT en phase opérationnelle, dits de niveau 2. Le développement d’un projet alimentaire local suit généralement un parcours en plusieurs étapes :
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Réaliser un diagnostic territorial
Cette étape consiste à analyser les ressources agricoles disponibles, les besoins alimentaires des habitants et les dynamiques économiques existantes. Cela permet d’identifier les forces et les faiblesses du système alimentaire local.
2
Mobiliser les acteurs locaux
Un PAT repose sur la collaboration. Agriculteurs, associations, collectivités, entreprises agroalimentaires, commerçants, artisans, citoyens définissent une vision commune et partagent les responsabilités. Cette phase inclut des rencontres, des ateliers et des consultations publiques.
3
Élaborer une stratégie alimentaire
Après le diagnostic, il est essentiel de fixer des objectifs clairs, chiffrés, et de définir les actions prioritaires. Par exemple, développer les circuits courts, intégrer des produits locaux dans les cantines scolaires ou organiser des campagnes de sensibilisation.
La dernière étape consiste à réaliser les actions définies, tout en mesurant leur impact à travers des indicateurs spécifiques. Un suivi régulier permet d’ajuster les projets en fonction des résultats obtenus et des besoins émergents.
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Questions fréquentes (FAQ)
Qui peut porter un projet alimentaire territorial ?
Un PAT peut être porté par une collectivité locale (commune, intercommunalité, département, région), un parc naturel régional, ou un regroupement d’acteurs locaux. Il est essentiel que la structure porteuse soit en mesure de mobiliser les parties prenantes locales et de coordonner les différentes actions.
Quels sont les financements possibles pour un PAT ?
Les financements proviennent principalement d’appels à projets du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, à travers le Programme National de l’Alimentation (PNA), ainsi que de fonds régionaux, départementaux ou européens. Des subventions et des aides peuvent également être octroyées par des fondations privées ou des initiatives locales.
Comment initier un projet alimentaire territorial dans ma communauté ?
Outre la volonté politique, il faut s’assurer d’une part de bénéficier des moyens humains pour porter le projet dans la durée et d’autre part, de l’intérêt des acteurs du système alimentaire local pour prendre part au dispositif. Des actions concrètes simples à mettre en œuvre, au niveau de la restauration collective par exemple, permettent d’amorcer la démarche.
Quels acteurs sont impliqués dans un projet alimentaire territorial ?
Les acteurs impliqués comprennent les collectivités locales, les producteurs agricoles et entreprises agroalimentaires, les associations, les artisans et commerçants, les restaurateurs, les établissements scolaires, les ONG et les citoyens. La bonne coordination de ce réseau est un facteur important de réussite.
Quelles sont les formations existantes pour développer un PAT ?
Il existe plusieurs formations dans le domaine de l’agriculture, de la gestion de projets territoriaux et de l’alimentation durable. En voici quelques exemples : Diplôme Universitaire Chef de Projet en Alimentation Durable (Université Côte d’Azur), Mastère Spécialisé Innovations et Politiques pour une Alimentation Durable (Institut Agro Montpellier), Master Alimentation Durable et Résilience Territoriale (Université Bordeaux Montaigne).
Comment mesurer le succès d'un projet alimentaire territorial ?
Le succès d’un PAT peut être mesuré par des indicateurs tels que le volume d’activité des circuits courts et de proximité, la réduction du gaspillage alimentaire, l’amélioration de l’accès à une alimentation locale et durable, et l’évolution du nombre d’agriculteurs. Un suivi continu et des évaluations périodiques sont essentiels.
Comment impliquer les citoyens et les parties prenantes dans un projet alimentaire territorial ?
Les citoyens peuvent être impliqués par des actions de sensibilisation, des consultations publiques, des ateliers participatifs et des événements locaux. Les parties prenantes (producteurs, associations, collectivités) sont mobilisées dès les premières étapes pour construire un projet partagé et adapté aux spécificités locales.
Quels défis peuvent survenir lors de la mise en place d'un projet alimentaire territorial ?
Les principaux défis incluent la coordination des acteurs et leur mobilisation dans la durée, le financement à long terme et l’adaptation aux particularités locales. La gestion des conflits d’intérêts entre différents acteurs peut aussi représenter un enjeu important.
Comment un projet alimentaire territorial peut-il contribuer à la lutte contre le gaspillage et les déchets alimentaires ?
Les actions de sensibilisation auprès des citoyens, de la restauration collective et des producteurs pour réduire les pertes et le gaspillage sont fréquemment intégrées dans un PAT. Des initiatives comme les dons alimentaires, le compostage et l’éducation à la gestion des surplus permettent de limiter les déchets alimentaires.
Comment un projet alimentaire territorial peut-il contribuer à la sécurité alimentaire ?
En favorisant les circuits courts et l’approvisionnement local, un PAT renforce l’autonomie alimentaire du territoire. Cela permet de mieux répondre aux besoins alimentaires de la population, notamment en cas de perturbation. L’élaboration du PAT peut également être l’occasion d’intégrer la question de la sécurité alimentaire dans les plans de prévention des risques et de gestion de crises (plan communal de sauvegarde, DICRIM, dispositif ORSEC).
Quels sont les bénéfices environnementaux d'un projet alimentaire territorial ?
Les PAT peuvent soutenir le développement de pratiques agricoles préservant les ressources naturelles (eau, sol, biodiversité). Ils permettent également d’agir au niveau de la consommation en encourageant des régimes moins riches en produits animaux dont l’empreinte carbone est plus faible.
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Et chez vous : quels sont les enjeux agricoles et alimentaires ? Pourquoi déployer un PAT ou renforcer le dispositif existant ?
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