Les Projets Alimentaires Territoriaux (PAT)

Un Projet Alimentaire Territorial (PAT) est une démarche collective visant à développer la résilience alimentaire des territoires et à promouvoir la transition écologique dans les domaines agricole et alimentaire. Découvrez comment ce dispositif permet d’encourager les initiatives des acteurs du territoire pour transformer le système alimentaire, et aller vers une agriculture et une alimentation plus locale et plus durable.

Introduction

En associant collectivités, agriculteurs, associations, entreprises et citoyens, le PAT est un outil au service d’une politique alimentaire territoriale. Éligible à des financements spécifiques, il permet de structurer l’action publique locale avec une approche systémique des enjeux agricoles et alimentaires. Les acteurs ayant pour objectif de relocaliser l’agriculture, de renforcer l’autonomie alimentaire des territoires ou la sécurité alimentaire de la population sont de plus en plus nombreux à s’emparer de ce dispositif.

Définition : qu’est-ce qu’un Projet Alimentaire Territorial (PAT) ?

Le label «Projet Alimentaire Territorial» (PAT) désigne une démarche stratégique et collaborative, pilotée au niveau local ou départemental, pour développer un système alimentaire durable. Reconnu au niveau national dans le cadre du Programme National pour l’Alimentation (PNA), il s’appuie sur les spécificités d’un territoire et la mobilisation des acteurs du secteur alimentaire (production, transformation, distribution) pour répondre à plusieurs enjeux.

Parmi les objectifs fréquemment poursuivis, on trouve la promotion des circuits courts, en facilitant la connexion entre les producteurs locaux et les consommateurs ; le soutien à l’installation de nouveaux agriculteurs, en agissant sur le foncier et l’accompagnement des porteurs de projets ; la réduction du gaspillage alimentaire, en sensibilisant les habitants et en optimisant les pratiques ; l’amélioration de l’accessibilité à une alimentation saine et de qualité, en luttant contre les inégalités alimentaires.

Pourquoi développer un Projet Alimentaire Territorial ?

Un PAT constitue un outil reconnu pour structurer la politique agricole et alimentaire locale. Voici les principales raisons de développer un tel projet :

  • Promouvoir une agriculture durable : des pratiques agricoles moins intensives contribuent à la préservation des ressources naturelles et à la lutte contre le changement climatique.
  • Réduire la dépendance alimentaire : la relocalisation de l’approvisionnement et la promotion des produits locaux réduisent la dépendance aux importations alimentaires. Cela renforce la résilience des territoires face aux crises économiques ou climatiques.
  • Soutenir les agriculteurs locaux : la création de nouveaux débouchés pour les producteurs, notamment à travers des marchés de proximité ou des partenariats avec la restauration collective, participe au soutien de l’économie locale et au maintien de l’emploi agricole.
  • Renforcer l’accessibilité à l’alimentation durable : la lutte contre les inégalités alimentaires permet d’améliorer la santé des habitants et la cohésion du territoire.
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Et chez vous : quels sont les enjeux agricoles et alimentaires ? Pourquoi déployer un PAT ou renforcer le dispositif existant ?

Ex : commune, code postal, intercommunalité, région...

Les étapes de mise en place d’un Projet Alimentaire Territorial

On distingue les PAT en émergence, ou de niveau 1, et les PAT en phase opérationnelle, dits de niveau 2. Le développement d’un projet alimentaire local suit généralement un parcours en plusieurs étapes :

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Réaliser un diagnostic territorial

Cette étape consiste à analyser les ressources agricoles disponibles, les besoins alimentaires des habitants et les dynamiques économiques existantes. Cela permet d’identifier les forces et les faiblesses du système alimentaire local.

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Mobiliser les acteurs locaux

Un PAT repose sur la collaboration. Agriculteurs, associations, collectivités, entreprises agroalimentaires, commerçants, artisans, citoyens définissent une vision commune et partagent les responsabilités. Cette phase inclut des rencontres, des ateliers et des consultations publiques.

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Élaborer une stratégie alimentaire

Après le diagnostic, il est essentiel de fixer des objectifs clairs, chiffrés, et de définir les actions prioritaires. Par exemple, développer les circuits courts, intégrer des produits locaux dans les cantines scolaires ou organiser des campagnes de sensibilisation.

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Mise en œuvre et suivi

La dernière étape consiste à réaliser les actions définies, tout en mesurant leur impact à travers des indicateurs spécifiques. Un suivi régulier permet d’ajuster les projets en fonction des résultats obtenus et des besoins émergents.

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Actions clés dans le cadre d’un PAT

Les actions suivantes trouvent fréquemment leur place dans un PAT :

  • Promotion des filières de proximité : il s’agit de faciliter l’accès des habitants aux produits locaux en créant des partenariats entre producteurs, restaurateurs et distributeurs. Cela peut inclure un engagement à travers la restauration collective ou la création de marchés paysans et de plateformes numériques ou physiques de mutualisation pour les commandes et les livraisons.
  • Soutien à l’installation agricole : l’objectif est de freiner le déclin du nombre d’agriculteurs par des interventions sur le foncier et un accompagnement des futurs cédants et repreneurs.
  • Éducation à l’alimentation durable : des programmes pédagogiques dans les écoles, des formations pour les restaurateurs ou des événements pour le grand public peuvent promouvoir une alimentation de qualité et lutter contre le gaspillage alimentaire.

Bénéfices du Projet Alimentaire Territorial

Un PAT peut générer des bénéfices multiples pour les territoires :

  • Autonomie alimentaire : en réduisant la dépendance aux importations, il améliore la sécurité alimentaire des territoires face aux crises.
  • Résilience locale : en favorisant les filières de proximité et l’évolution des pratiques agricoles, il crée un système alimentaire plus adaptable et durable.
  • Dynamisme économique : les producteurs locaux bénéficient d’un soutien accru, et de nouveaux emplois se développent autour de la transformation, de la distribution et de la logistique.

Qui peut participer à un Projet Alimentaire Territorial ?

Un PAT repose sur une approche collective mobilisant un réseau d’acteurs du territoire :

  • Les collectivités locales, comme les communes, les communautés de communes, communautés d’agglomérations, métropoles et départements, qui pilotent souvent le projet.
  • Les agriculteurs et entreprises du territoire, qui fournissent les produits nécessaires au système alimentaire local.
  • Les associations et ONG, qui agissent en tant que relais ou partenaires pour sensibiliser et mobiliser la population.
  • Les habitants, qui participent en tant que consommateurs et citoyens, en s’impliquant dans les initiatives locales.

Exemples de Projets Alimentaires Territoriaux

Femme déchargeant un camion de légumes

Faciliter la logistique entre producteurs et restauration collective en zone rurale

Pays de Langres (52)

Dans le cadre de son Projet Alimentaire Territorial, le PETR du Pays de Langres cherche à faciliter la logistique des filières de proximité. Il a mis en place un service de livraison pour l'approvisionnement de la restauration collective en produits locaux.

Lire le retour d'expérience sur le site de la Banque des Territoires
Cantinières à Mouans Sartoux

Mener une politique municipale en faveur de l'alimentation durable

Mouans-Sartoux (06)

Dans cette commune pionnière en matière d'alimentation durable, les cantines des trois écoles municipales proposent des menus 100 % bio et faisant la part belle aux produits de saison, locaux, et végétaux. Plus de 80 % des légumes proviennent de la régie agricole de la ville, cultivée par le maraîcher municipal.

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Femme qui fait des semis

Favoriser l'installation agricole à l'échelle d'une métropole

Nantes Métropole (44)

Plus de quinze installations en agriculture biologique ont été accompagnées depuis 2020 par Nantes Métropole dans le cadre de son Projet Alimentaire Territorial. La collectivité soutient l'investissement dans des équipements et des aménagements (défrichage, forages) et dans le logement des agriculteurs.

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Emplois et métiers liés aux PAT

Le développement des PAT crée des opportunités d’emploi variées, notamment dans les domaines suivants :

  • La gestion de projets alimentaires : chef de projet ou chargé de mission pour la coordination, la mise en œuvre et le suivi.
  • L’agriculture locale : développement de nouvelles production et installation d'agriculteurs et agricultrices.
  • La transformation et la distribution : développement de nouvelles filières en circuits courts, création d'ateliers de transformation.
  • L’éducation à l’alimentation durable : animation d’ateliers et formation.

Questions fréquentes (FAQ)

Qui peut porter un projet alimentaire territorial ?

Un PAT peut être porté par une collectivité locale (commune, intercommunalité, département, région), un parc naturel régional, ou un regroupement d’acteurs locaux. Il est essentiel que la structure porteuse soit en mesure de mobiliser les parties prenantes locales et de coordonner les différentes actions.

Quels sont les financements possibles pour un PAT ?

Les financements proviennent principalement d’appels à projets du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, à travers le Programme National de l’Alimentation (PNA), ainsi que de fonds régionaux, départementaux ou européens. Des subventions et des aides peuvent également être octroyées par des fondations privées ou des initiatives locales.

Comment initier un projet alimentaire territorial dans ma communauté ?

Outre la volonté politique, il faut s’assurer d’une part de bénéficier des moyens humains pour porter le projet dans la durée et d’autre part, de l’intérêt des acteurs du système alimentaire local pour prendre part au dispositif. Des actions concrètes simples à mettre en œuvre, au niveau de la restauration collective par exemple, permettent d’amorcer la démarche.

Quels acteurs sont impliqués dans un projet alimentaire territorial ?

Les acteurs impliqués comprennent les collectivités locales, les producteurs agricoles et entreprises agroalimentaires, les associations, les artisans et commerçants, les restaurateurs, les établissements scolaires, les ONG et les citoyens. La bonne coordination de ce réseau est un facteur important de réussite.

Quelles sont les formations existantes pour développer un PAT ?

Il existe plusieurs formations dans le domaine de l’agriculture, de la gestion de projets territoriaux et de l’alimentation durable. En voici quelques exemples : Diplôme Universitaire Chef de Projet en Alimentation Durable (Université Côte d’Azur), Mastère Spécialisé Innovations et Politiques pour une Alimentation Durable (Institut Agro Montpellier), Master Alimentation Durable et Résilience Territoriale (Université Bordeaux Montaigne).

Comment mesurer le succès d'un projet alimentaire territorial ?

Le succès d’un PAT peut être mesuré par des indicateurs tels que le volume d’activité des circuits courts et de proximité, la réduction du gaspillage alimentaire, l’amélioration de l’accès à une alimentation locale et durable, et l’évolution du nombre d’agriculteurs. Un suivi continu et des évaluations périodiques sont essentiels.

Comment impliquer les citoyens et les parties prenantes dans un projet alimentaire territorial ?

Les citoyens peuvent être impliqués par des actions de sensibilisation, des consultations publiques, des ateliers participatifs et des événements locaux. Les parties prenantes (producteurs, associations, collectivités) sont mobilisées dès les premières étapes pour construire un projet partagé et adapté aux spécificités locales.

Quels défis peuvent survenir lors de la mise en place d'un projet alimentaire territorial ?

Les principaux défis incluent la coordination des acteurs et leur mobilisation dans la durée, le financement à long terme et l’adaptation aux particularités locales. La gestion des conflits d’intérêts entre différents acteurs peut aussi représenter un enjeu important.

Comment un projet alimentaire territorial peut-il contribuer à la lutte contre le gaspillage et les déchets alimentaires ?

Les actions de sensibilisation auprès des citoyens, de la restauration collective et des producteurs pour réduire les pertes et le gaspillage sont fréquemment intégrées dans un PAT. Des initiatives comme les dons alimentaires, le compostage et l’éducation à la gestion des surplus permettent de limiter les déchets alimentaires.

Comment un projet alimentaire territorial peut-il contribuer à la sécurité alimentaire ?

En favorisant les circuits courts et l’approvisionnement local, un PAT renforce l’autonomie alimentaire du territoire. Cela permet de mieux répondre aux besoins alimentaires de la population, notamment en cas de perturbation. L’élaboration du PAT peut également être l’occasion d’intégrer la question de la sécurité alimentaire dans les plans de prévention des risques et de gestion de crises (plan communal de sauvegarde, DICRIM, dispositif ORSEC).

Quels sont les bénéfices environnementaux d'un projet alimentaire territorial ?

Les PAT peuvent soutenir le développement de pratiques agricoles préservant les ressources naturelles (eau, sol, biodiversité). Ils permettent également d’agir au niveau de la consommation en encourageant des régimes moins riches en produits animaux dont l’empreinte carbone est plus faible.

Focus sur votre territoire
Et chez vous : quels sont les enjeux agricoles et alimentaires ? Pourquoi déployer un PAT ou renforcer le dispositif existant ?

Ex : commune, code postal, intercommunalité, région...